CEPII, Recherche et Expertise sur l'economie mondiale
Wednesday December 11, 2013
Les villes dans la mondialisation

 
Un événement organisé par le Commissariat général à la stratégie et à la prospective,
le CEPII, le CERI-Sciences-Po, et en partenariat avec le quotidien Les Echos.
 
 
D’ici 2020, deux milliards de personnes supplémentaires rejoindront les centres urbains. C’est alors plus de la moitié de la population des pays en développement qui habitera dans les villes. Il aura ainsi fallu à peine deux siècles pour inverser la tendance : à 90% rurale au milieu du XIXème siècle, la population mondiale sera urbanisée à 70% au milieu du XXIème siècle. La ville sera pour beaucoup la
figure dominante des années à venir comme l’Etat-nation a été celle du siècle dernier.

Pour ceux qui s’intéressent aux futures grandes villes et aux enjeux qu’elles soulèvent, il reste certes difficile d’en établir une géographie et surtout une hiérarchie précise à l’horizon 2030. C’est ainsi 300 millions de chinois qui devraient quitter les campagnes pour des villes qui n’existent pas encore. N’existe-t-il pas d’autre perspective que des villes tentaculaires ? Les villes moyennes
pourront-elles au final tirer leur épingle du jeu ?

La ville présente aujourd’hui un double visage. Elle est reconnue comme un espace économique moteur, un lieu d’innovation concentrant les savoirs. Mais elle peut générer des risques d’exclusion ou de conflit si les habitants n’ont pas ou peu accès aux infrastructures et aux services collectifs. La tentation du repli sur soi, notamment via le phénomène des « gated communities »
n’épargne pas les villes. Comment réguler les violences dans l’espace urbain et y préserver la notion
de « cité », au nord comme au sud ?

Absorbant à elles seules 75% de l’énergie produite dans le monde, les villes ne pourront en tout cas pas s’exonérer d’une gestion plus rigoureuse (plus « durable ») de leurs ressources. Les évolutions et aménagements toucheront en priorité les modes de consommation d’énergie et les déplacements. La ville intelligente (« smart city ») se propose d’y remédier, faisant valoir une valeurajoutée
articulée autour de la transparence des informations, grâce à l’évaluation et à la communication des données. En découlerait de nouveaux usages et surtout de nouvelles modalités de participation. C’est donc la gouvernance des villes qui est en question, dans les pays développés comme dans les pays en développement.

Peuplées comme des pays et riches comme des Etats pour nombre d’entre elles, les villes globales engagent par leurs décisions (gestion de l’eau ou des émissions des gaz à effet de serre par exemple) un nombre croissant de personnes, bien au-delà de leurs seuls administrés. Creusets d’influence et de pouvoirs, ne connaissant plus les frontières, les mégalopoles ont des intérêts qui
pourraient contrevenir à ceux de leurs Etats d’appartenance, notamment dans le champ diplomatique.

Le modèle des relations internationales sera-t-il remis en question ?
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