Dans le cadre du Groupe d’analyses de la mondialisation (GAM), le CEPII est heureux de co-organiser le 29ème Rendez-vous de la Mondialisation.

Déclarer qu’Internet est présent aujourd’hui dans toutes les dimensions, de la sphère économique à la sphère culturelle, est devenu une évidence. Il n’en reste pas moins que la "cybermondialisation" reste relativement difficile à appréhender en raison de l’imbrication toujours plus grande entre réel et virtuel qui la caractérise. Elle peut se concevoir comme une globalisation qui s’accélère encore sous l’effet conjugué d’une mise en réseau exponentielle, reposant sur une plus grande capacité de traitement des ordinateurs, sur un débit de connexion plus important, amenant à utiliser en temps réel des informations partagées.

Plus que d’autres l’entreprise est l’organisation qui aurait déjà été largement transformée par l’informatisation. Cette évolution (voire cette révolution) technologique modifie en profondeur les systèmes productifs et les relations entre individus. Cela conduit à repenser aujourd’hui l’approche même de l’économie, héritée de la révolution industrielle, en accordant la première des priorités à l’innovation. L’ "iconomie" s’appuyant sur l’ubiquité d’Internet peut-elle donner naissance à une autre révolution ? Accompagnant dans le même mouvement l’émergence d’une "société mondiale de l’information" la "cyberculture" s’essaie à construire un nouveau rapport entre global et local. Entre recherche de l’universel et segmentation exacerbée des pratiques, comment construira-t-on au XXIème siècle les nouvelles utopies mobilisatrices, alors que les sociétés paraissent évoluer beaucoup plus lentement que les technologies ?

Revers de la médaille du "cyberespace", les dérives et les rapports de force géopolitiques ne sont pas restés longtemps hors du champ de la "cybermondialisation". La cybercriminalité prend déjà des formes multiples et la "cyberguerre" peut aller, du moins du point de vue américain, jusqu’à une confrontation englobant tous les espaces de bataille. Tous les pays ou presque bâtissent des stratégies et mettent en place des pare-feux dont l’efficacité est continuellement à réévaluer. Que devient dans ces conditions le concept même de souveraineté ?

Entre opportunités et risques, la "cybermondialisation" apparait, comme la mondialisation tout court, dans une quête incessante du juste équilibre. La balance ne pourra-t-elle être stabilisée qu’au niveau mondial, avec l’entrée en vigueur d’un traité international ? Les États-Unis conservent toujours la maîtrise de l’architecture sophistiquée qui soutient la "cybermondialisation". Un des enjeux réside également dans la capacité de l’Union européenne, face à d’autres partenaires comme la Chine qui se veut plus proactive, à faire entendre sa voix et à faire triompher sa vision.
 

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PROGRAMME

Ouverture par Vincent Chriqui, Directeur général du Centre d’analyse stratégique

Avec, par ordre d’intervention :

Michel VOLLE, économiste et polytechnicien
"De l'économie à l'iconomie: opportunités et défis de la transition"

Laurent SORBIER, directeur général de l’établissement public du Musée national Picasso, maître de conférences associé à l’Université Paris-Dauphine
"La cyberculture : quelle appropriation des éléments de culture dans la cybermondialisation ?"

Alix DESFORGES, chercheur à l’Institut français de géopolitique à l’Université Paris-VIII
"Cybermondialisation »: les risques de cybercriminalité et de cyberguerre"

Bernard BENHAMOU, délégué aux usages de l’internet au ministère de la Recherche et de l’Enseignement supérieur, maître de conférences à l’Institut d’études politiques de Paris
"La cybermondialisation à l'épreuve de la régulation : quelle gouvernance pour inernet"

Rendez-vous présidé par Kavé SALAMATIAN, professeur des universités, spécialiste de l’analyse des réseaux à l’Université de Savoie