@TechReport{CEPII:1994-08,
author={Olivier Cortes and Sébastien Jean},
title={Commerce international, emploi et salaires},
year=1994,
month=août,
institution={CEPII},
type={Working Papers},
url={http://www.cepii.fr/CEPII/fr/publications/wp/abstract.asp?NoDoc=10526},
number={1994-08},
abstract={Depuis le milieu des années soixante-dix, la position des travailleurs les moins qualifiés sur les marchés du travail des pays industrialisés s’est singulièrement dévalorisée. Encore majoritaires dans la population active, leur proportion décroît régulièrement depuis vingt-cinq ans. Pourtant, leur taux d’inactivité n’a cessé d’augmenter et leur salaire relatif de diminuer ou au mieux de stagner. Les travailleurs les mieux qualifiés sont dans une situation exactement symétrique.

La théorie économique et les résultats empiriques indiquent que deux phénomènes peuvent expliquer cette évolution : le progrès technique et l’échange international. La majorité des économistes s’accordent sur le rôle dévolu aux évolutions technologiques. En revanche, l’ampleur de l’impact de l’internationalisation de l’économie sur ces changements est bien plus controversée. Sa mise en évidence empirique est en effet délicate et nécessite beaucoup de prudence.

Après avoir détaillé les principaux éléments théoriques nécessaires au débat, nous présentons une revue critique de la littérature, plus particulièrement relative au cas des Etats-Unis, pays sur lequel de nombreuses études ont été menées.

Pour ce qui concerne les échanges Nord-Sud, le cadre conceptuel de l’analyse est bien délimité. Il s’agit de détecter la présence et de mesurer l’ampleur d’un éventuel effet Stolper-Samuelson.

Les arguments et les chiffrages mettant en évidence un impact significatif des échanges sur la structure des salaires et de l’emploi, notamment aux Etats-Unis, sont à ce jour les plus convaincants.

Pour les secteurs présentant de faibles coûts d’entrée et faisant appel à une main d’oeuvre importante, les industriels du Nord ont été de plus en plus menacés par l’émergence de certains pays en développement. En réaction, ils ont concentré leurs activités sur des produits mieux différenciés ou ont investi dans des technologies moins coûteuses en main d’oeuvre. Ces mécanismes ont grandement contribué à la dévalorisation du travail non qualifié.

Mais ces productions ont une part limitée dans les échanges du Nord. Les secteurs d’activité ayant connu les plus fortes croissances dans les pays du Nord, aussi bien en termes de valeur ajoutée que de part dans les échanges ou dans l’emploi, sont généralement ceux qui nécessitent le plus de travail qualifié. Pour ces biens le cadre d’analyse d’un éventuel impact des échanges sur le marché du travail est sensiblement plus complexe. En effet, les structures de marché, la différenciation des produits et les économies d’échelle contribuent largement à la formation des prix. De la sorte, le lien entre l’évolution des prix et l’évolution des rémunérations devient très difficile à prédire.

En somme, les échanges Nord-Sud ont vraisemblablement exercé une influence significative sur les marchés du travail des pays du Nord tandis que l’impact réel des échanges Nord-Nord est beaucoup plus difficile à analyser. Si le commerce international contribue avantageusement à la croissance, il a sans doute eu pour effet d’accroître les inégalités sur le marché du travail au cours des années quatre-vingt.},
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}