L’économie russe face au défi de la croissance à long terme Réunion
  14 février 2007
   

L’économie russe se porte bien : tous les indicateurs qui décrivent la croissance des grands agrégats et les équilibres macro-économiques en témoignent. Pour partie, on le sait, les bons résultats qui s’affichent depuis plusieurs années sont associés à la place que tiennent les hydrocarbures dans le positionnement économique international de la Russie et à la hausse du prix mondial du pétrole.

Mais on sait aussi que de telles bases sont à double tranchant : elles ne garantissent pas, loin s’en faut, la croissance sur longue durée. Non seulement parce que les prix peuvent baisser, mais aussi parce que les revenus qui en résultent poussent, entre autres effets « pervers », à l’appréciation de la monnaie et au déclin de la compétitivité des industries de transformation.

Le dernier rapport de l’OCDE consacré à la Russie fait de ce risque – le « syndrome hollandais »- le problème central que la Russie a à résoudre pour que sa trajectoire perdure, et sur des bases moins fragiles. Il met au premier rang de ses analyses, dans cette perpective, la question de la politique fiscale, ainsi que celle de l’amélioration des institutions formelles (les règles du jeu), plus particulièrement celles qui guident les relations entre l’Etat et ses administrations d’une part, les agents économiques d’autre part.

De façon plus générale, au delà des politiques économiques et des réformes structurelles à mener, c’est la place et le rôle de l’Etat qui intéressent les auteurs du rapport. D’une part, en effet, ils soulignent les risques d’une immixtion excessive de ce dernier dans la vie économique des secteurs et des entreprises. D’autre part, ils évoquent l’insuffisant développement de politiques publiques décisives pour toute croissance de long terme : celle qui touche au potentiel d’innovation, celle qui concerne la santé publique. Ce qui importe au fond, ce n’est pas tant le moins ou le plus d’Etat, c’est la pertinence et la qualité de ses interventions.

Compte rendu du Club du CEPII
     
Christian Gianella Economiste, Département des études économiques, OCDE Intervenants
William Tompson Economiste senior pour les pays de l’Europe du Sud-Est et les nouveaux Etats Indépendants, Département des études économiques, OCDE ; Chercheur associé, Royal Institute of International Affairs (RIIA)  
     
Cyril Pineau-Valencienne En charge de la promotion d’une chaire sur l’Europe centrale et orientale, Institut d’Etudes Politiques Discutants
Gérard Wild Conseiller auprès du Directeur, CEPII  
Yves Zlotowski Economiste senior, Risque pays et études économiques, Coface  
     
Michel Fouquin Directeur-adjoint du CEPII Président
   
L’économie russe face au défi de la croissance à long terme