CEPII, Recherche et Expertise sur l'economie mondiale
Le commerce international des déchets


Sophie Bernard
Damien Dussaux
Mouez Fodha
Matthieu Glachant

La loi française définit comme déchet « tout résidu d’un processus de production, de transformation, ou d’utilisation, toute substance, matériau, produit, ou plus généralement tout bien meuble abandonné ou que son détenteur destine à l’abandon ». Cette définition indique que le déchet n’est pas une marchandise comme les autres ; destiné à l’abandon, son prix peut être négatif. Le prix du déchet devient positif dès lors que son coût de collecte et de traitement est moindre que la valeur des matériaux récupérables qu’il contient. C’est pourquoi la valeur économique du déchet dépend à la fois du progrès technique dans les secteurs de récupération (secteurs « verts ») qui transforment le déchet en matière première secondaire et de l’évolution des prix des matières premières.
Devenus marchandises, certains déchets font l’objet d’échanges internationaux. Le développement rapide de ce commerce est lié à la hausse des cours des matières premières – une grande partie des échanges concerne des déchets valorisables qui peuvent se substituer au moins partiellement aux matières premières vierges. Cependant, de nombreux observateurs craignent que ce développement ne s’accompagne de dommages environnementaux dans des pays importateurs présentant une législation laxiste sur les conditions de traitement, d’élimination et de recyclage. Ces inquiétudes ont d’ailleurs conduit à l’adoption de la Convention de Bâle en 1989, un accord international régulant le commerce international des déchets dangereux.
Ce chapitre dresse un état des lieux du commerce international des déchets à partir des données statistiques de la base Comtrade des Nations unies et du secrétariat de la Convention de Bâle, et présente les principaux enjeux économiques et environnementaux qui lui sont associés.
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 L'économie mondiale 2013
La Découverte, Paris, 2012
pp.105-118

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