CEPII, Recherche et Expertise sur l'economie mondiale
Taux d’intérêt négatifs et stagnation séculaire : politique monétaire ou choix sociétal ?


Michel Aglietta
Natacha Valla

Les taux d’intérêt négatifs apparaissent, en concordance avec l’expansion des bilans des banques centrales, comme une nouvelle étape, dans la recherche d’instruments monétaires destinés à conjurer les deux maux qui minent les économies développées depuis la grande crise financière de 2008 : demande anémique et menace de la déflation. Or ces maux se situent au-delà des leviers d’action de la politique monétaire ; ils relèvent d’une stagnation séculaire où le rendement du capital et les gains de productivité sont très faibles. Les gouvernements se déchargent depuis maintenant trop longtemps de leurs responsabilités politiques. Les efforts remarquables des banques centrales pour éviter la déflation ont commencé à entraîner des effets pervers. Ces politiques monétaires insolites, qui pèsent sur les inégalités de revenu comme sur le financement des investissements nécessaires pour surmonter les externalités environnementales, apparaissent comme la lame de fond d’un choix économique et sociétal. Leur pérennisation n’est pas compatible avec une croissance de long terme inclusive et soutenable. Cette analyse sur les anomalies des taux d’intérêt négatifs nous invite à une réflexion collective sur un référentiel évolutionniste où le bien-être de l’individu négocie avec le devoir-être de la société.

 Panorama du CEPII
N°2016-01, février 2016


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