Le blog du CEPII

Contre toute attente, il y aura bien une suite au protocole de Kyoto

Les dernières négociations internationales sur le climat qui se sont tenues à Durban ont débuté le 28 novembre 2011 dans une atmosphère difficile. Un des principaux enjeux du sommet : trouver une suite au protocole de Kyoto qui devait s’achever fin 2012.
Par Stéphanie Monjon
 Billet du 6 janvier 2012


Les dernières négociations internationales sur le climat qui se sont tenues à Durban (Afrique du Sud) ont débuté le 28 novembre 2011 dans une atmosphère difficile. Un des principaux enjeux du sommet était de trouver une suite au protocole de Kyoto qui devait s’achever fin 2012, ce à quoi n’avaient pas réussi à aboutir les négociateurs sur le climat depuis 2007.

Or, l’accord trouvé à Durban prévoit une deuxième période d'engagement dans le cadre du protocole de Kyoto. Elle débutera le 1er janvier 2013 et durera 5 ou 8 ans. Les pays qui avaient pris des engagements de réduction d’émissions de gaz à effet de serre pour la première période d’engagement du protocole (2008-2012) et qui sont prêts à en prendre de nouveaux pour la seconde période devront les communiquer avant mai 2012. Il est probable que le Canada, le Japon et la Russie ne prennent pas d’engagement pour cette deuxième période.

Les Parties se sont également accordées sur le principe de renforcer les objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre, et ce pour l’ensemble de pays, en particulier les grands émergents. Ce processus, appelé « plateforme de Durban », devra aboutir à la signature d’un accord avant 2016, qui entrera en vigueur à partir de 2020.

Les négociateurs ont donc encore une fois évité le pire mais, le retard pris dans la mise en œuvre de politiques ambitieuses de réduction des émissions de gaz à effet de serre nous éloigne de l’objectif des accords de Copenhague et de Cancun, à savoir limiter l’augmentation de la température moyenne mondiale à +2°C.

D'ailleurs, dans son dernier World Energy Outlook, l’Agence Internationale de l’Energie considère que les politiques climatiques mises en œuvre jusqu’à présent pourraient conduire à une augmentation de la température moyenne mondiale de +6°C, ce qui conduirait à un monde totalement différent de celui que nous connaissons. A titre de comparaison, on estime que la différence entre la température moyenne actuelle et celle de la dernière ère glaciaire, période à laquelle les glaciers s’étendaient jusqu’en Europe centrale et arrivaient presque à ce qui est maintenant New York, est de 5 à 6°C.

Scénarios de l'AIE : +2°C, +3.5°C et ... +6°C

Source : WEO (2011)
Environnement & Ressources Naturelles 
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